Prière à Dieu , de Voltaire


Une invitation à la raison



Ce n’est donc plus aux hommes que je
m’adresse ; c’est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps : s’il est permis à de faibles créatures perdues dans l’immensité, et imperceptibles au reste de l’univers, d’oser te demander quelque chose, à toi qui as tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos calamités.

Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger ; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pénible et passagère ;

que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux, et si égales devant toi ;

que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supportent ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ;

que ceux qui couvrent leur robe d’une toile blanche pour dire qu’il faut t’aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire ;

qu’il soit égal de t’adorer dans un jargon formé d’une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l’habit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d’un petit tas de la boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d’un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu’ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie :

car tu sais qu’il n’y a dans ces vanités ni de quoi envier, ni de quoi s’enorgueillir.


  Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! Qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l’industrie paisible.

Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l’instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu’à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet instant.

Voltaire, de son vrai nom François-Marie Arouet, est né le 21 novembre 1694 à Paris et y est décédé le 30 mai 1778. Il est l’une des figures majeures de la philosophie des Lumières et a joui d’une célébrité internationale de son vivant.

Jeunesse et formation

Voltaire est issu d’une famille de la classe moyenne. Selon son acte de naissance, il est né le 21 novembre 1694, mais il a lui-même affirmé à plusieurs reprises que sa naissance réelle avait eu lieu le 20 février.

Il croyait être le fils d’un officier nommé Rochebrune, également auteur de chansons. Il n’avait aucun amour pour son père présumé, François Arouet, un ancien notaire devenu receveur à la Cour des Comptes, ni pour son frère aîné Armand.

Carrière littéraire

Voltaire a marqué son époque par sa production littéraire prolifique et ses engagements politiques. Il a écrit dans divers genres, y compris des contes, des pièces de théâtre, des poèmes épiques et des œuvres historiques.

Parmi ses œuvres les plus connues, on trouve « Candide ou l’Optimisme », « Lettres philosophiques », « Zadig ou la Destinée » et le « Dictionnaire philosophique ». Sa correspondance est également monumentale, estimée à quarante mille lettres, dont plus de quinze mille sont connues.

Philosophie et influence

Anglomane, passionné d’arts et de sciences, anticlérical mais déiste, Voltaire a dénoncé le fanatisme religieux et a mis sa notoriété au service des victimes de l’intolérance religieuse ou de l’arbitraire.

Il a pris position dans des affaires célèbres telles que les affaires Calas, Sirven, et celles du chevalier de La Barre et du comte de Lally-Tollendal. Sur le plan politique, il était partisan d’une monarchie modérée et libérale, éclairée par les philosophes.

Héritage

Voltaire a été inhumé au Panthéon en 1791. Son influence sur les classes éduquées a été considérable dans les décennies précédant la Révolution française et au début du XIXe siècle, bien que son influence ait diminué par la suite en raison du triomphe de la philosophie rousseauiste et du développement du préromantisme.

Voltaire reste une icône de la lutte contre la tyrannie, le fanatisme et la cruauté, et son œuvre continue d’inspirer les défenseurs de la liberté et du progrès à travers le monde.

Source :
(1) Voltaire — Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Voltaire.


(2) Voltaire | Biography, Works, Philosophy, Ideas, Beliefs, & Facts. https://www.britannica.com/biography/Voltaire.


(3) Voltaire: Biography, Philosopher, Writer, Candide. https://www.biography.com/authors-writers/voltaire.


(4) Voltaire Biography | Biography Online.

https://www.biographyonline.net/writers/voltaire.html.
(5) Voltaire | Biography, Philosophy and Facts – Famous Philosophers. https://www.famousphilosophers.org/voltaire/.


(6) Getty Images. https://www.gettyimages.com/detail/news-photo/fran%C3%A7ois-marie-arouet-de-voltaire-portrait-of-french-writer-news-photo/1085310340.

Portrait de Voltaire

Une réponse à « Prière à Dieu , de Voltaire »

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